La "déesse mère néolithique" du "Jardin aux Moines"
Cette article est la retranscription dans le but d’une plus large diffusion, d’une partie de l’article sur le "Jardin aux Moines" de l’Encyclopédie de Brocéliande. Vous pourrez ainsi mieux profiter de votre visite de ce site mégalithique trop souvent sous-estimé.
Le "Jardin aux Moines" - Encyclopédie de Brocéliande
J’y ai ajouté quelques éléments, ainsi que des photos d’illustration.
L’occupation du site s’étend d’environ 6000 ans avant J.C., à une occupation principale au néolithique moyen vers 3500 - 3000 avant J.C., jusqu’à un réemploi tardif au début de l’Âge du Bronze (2290 à 1695 av. J.-C.).
C’est durant la période 3500 - 3000 avant J.C. que sera érigé l’enclos principal où se trouve la dalle de la déesse mère.
La déesse mère
L’archéologue Jacques Briard laisse entendre dans certains de ses écrits que l’une des pierres d’entourage du « Jardin aux Moines » pourrait être une « déesse-mère néolithique » :
[...] Le monument comprend une première partie composée essentiellement de gros blocs de quartz blanc, couleur symbolique, dont les gisements les plus proches se trouvent dans le vallon de Tréhorenteuc. Ils ont dû être amenés en remontant toute la crête schisteuse. Dans cet ensemble on trouve cependant une grande dalle de schiste rouge à épaulement, placée au milieu des quartz blancs. C’est peut-être une déesse mère néolithique, très schématisée, veillant sur les défunts à la façon des déesses à paire de seins des allées couvertes.
BRIARD, Jacques, « Mégalithes en Brocéliande, légendes, réalités, éternité », in Brocéliande ou le génie du lieu, Presses Universitaires de Grenoble, 2002, p. 13-29. [page 22]
Permettons-nous d’aller un peu plus loin dans l’hypothèse. En portant le regard sur le sommet de la dalle, on imagine une tête humaine (plus facile à cerner dans le viseur d’un appareil photo !). Peut-on en conclure que les hommes du Néolithique sélectionnaient des pierres pour leurs formes évocatrices ? Est-ce là l’origine de la version de l’homme pétrifié, tant de fois répétée dans les légendes ? Et notamment dans celle des Pierres maudites de Tréhorenteuk ?
Il semble donc que les hommes du néolithique aient volontairement choisi cette dalle rouge pour figurer une déesse mère, et qu’ils l’aient ensuite placé volontairement au centre de l’un des côtés du Jardin aux Moines.
Comme tout est miroir et complémentarité, on peut légitimement se poser la question sur "l’identité" de la dalle qu’ils ont choisi de placer en face...
Je vous laisse découvrir les photos. Simple phénomène de paréidolie que nos appareils photo modernes permettent de révéler, ou choix volontaire, sachant que les deux faces de cette pierre sont "parlantes"... à chacun de se faire sa réponse.
Puisse cette déesse mère veiller sur vous comme elle veille sur les siens depuis 5000 ans !