Fauteuil égyptien Isis Hathor
Totalement conçu dans une pensée égyptienne, la mise en scène de ce fauteuil prend en compte deux aspects essentiels :
le caractère duel de la création, (le monde des vivants a son négatif exact que l’on appelle la Douat que le soleil va devoir traverser durant les heures de la nuit,…)
et l’abondance des cycles, (du soleil, de la lune, des crues du Nil, ... de la renaissance).
La création du monde est en quelque sorte en perpétuel recommencement journalier.
Dans cet esprit, ce fauteuil dédié à Isis Hathor, représente dans sa partie supérieure, au dessus de l’assise, le cycle du soleil aérien, diurne, et sous l’assise, le cycle solaire dans sa course souterraine et nocturne.
Totale création de ma part, il est cependant dans un soucis d’exactitude, conçu à partir de représentations d’artefacts antiques. Bas-reliefs et peintures murales de temples, bijoux et sculptures.
Dans cet esprit, les couleurs ont été travaillées pour être le plus proche possible du lapis-lazuli, de la cornaline et de la turquoise, très utilisées à l’époque.
Pourquoi Isis ?
De toutes les déesses de l’antiquité égyptienne, Isis, qui n’est pas la plus ancienne, est assurément devenue la plus populaire, vénérée aussi bien par la famille royale, que par les humbles familles du peuple.
Isis est aussi la déesse dont le culte a duré le plus longtemps, et pouvons nous dire, qui se perpétue toujours, sous une forme différente, mais dont les codes ont été sauvegardés.
Des livres entiers ont été écris à son sujet. Je voudrais juste pointer quelques aspects qui m’ont guidé dans la mise en scène de cette œuvre, et qui laissent à penser que « l’énergie » d’Isis existait avant ses premières représentions vers -2400, et se perpétue toujours aujourd’hui… sous les traits de Notre-Dame. Ceci n’est pas une nouveauté. Les détails suivants peut-être plus...
Si Hathor la déesse aux cornes de vaches, dont le nom veut dire maison/demeure d’Horus (du soleil), (elle est la parèdre et l’épouse d’Horus) a précédé Isis, ses fonctions maternantes, d’annonce du retour des crues du Nil, de protection de pharaon et des hommes vont se fondent avec le temps dans les attributs d’Isis. Isis sera fréquemment représentée avec la couronne d’Hathor, un soleil au centre de cornes.
De toutes les déesses de l’antiquité, Isis est la seule à être représentée en train d’allaiter son enfant, Horus. Ce trait particulier va être abondamment repris dans les représentations de la sainte Vierge.
A la naissance d’Horus, son oncle Seth voulant le tuer, Isis va devoir cacher son enfant, et ce pour plusieurs années dans les marais du delta du Nil, infestés de reptiles de scorpions et de paludisme. C’est dans cette zone géographique, que la sainte Famille ira se cacher à son tour, après la naissance de Jésus et le massacre par Hérode des saints Innocents.
Isis est la version grecque de son nom. En Égyptien, son nom en hiéroglyphes est composé de deux consonnes dont les sonorités donnent "Ass " et "Set". Bien des interprétations existent. J’aime à retenir que "Ass" peut se traduire par viscères, entrailles. "Set" fait plus l’unanimité et se traduit par trône. Aussi bien le siège, que la fonction royale ou pharaonique. Hors pharaon est une incarnation de dieu, Isis Aset, peut donc se traduire par les entrailles du trône, ou la matrice du trône. Dans le « Je vous salue Marie » des chrétiens, il y a cette phrase qui en gêne plus d’un, mais qui trouve ici toute sa légitimité... « et Jésus, le fruit de vos entrailles »…
Un autre aspect des plus puissants d’Isis Aset, est qu’elle va s’approprier et acquérir le nom secret de Rê, le dieu créateur. Il faut bien intégrer que dans l’antiquité, le ‘’nom’’ contenait la totalité de l’énergie de l’être. On faisait par exemple couler de l’eau sur le noms des dieux pour ensuite la boire. Quand on voulait effacer la mémoire d’un pharaon, on martelait ses cartouches pour tuer son énergie. Durant la fuite des hébreux hors d’Égypte, Yahvé, placera une colonne de feu devant le peuple pour le guider, cette colonne de feu étant l’un de ses anges. Exode 23-20. Il dira à Moïse, ‘’ne t’avise pas de le contredire, mon Nom est en lui’’. Dans l’hindouisme la répétition du Nom de Dieu est un mantra puissant. On appelle cela faire le Japa. Dans le Notre père des chrétiens, le premier acte posé est « que ton Nom soit sanctifié »… Isis Aset va donc, par sa magie comme il est dit, s’approprier le Nom du dieu créateur, et donc tout son pouvoir. Un élément passionnant à noter, est la phrase prononcée par Rê au moment de lui donner son nom secret : »Approche tes oreilles, ma fille Isis. Que mon nom passe de mon ventre à ton ventre...«
Un autre élément important que je voudrais souligner, est le lien possible entre Isis Aset et la Femme de l’apocalypse de Saint Jean.
Bien des interprétations ont été données de ce texte. Vision prémonitoire de la fin des temps, exposé masqué de ce qu’allaient vivre les nouvelles communautés chrétiennes, etc.…
Si nous prenons le livre de l’Amdouat, qui décrit le parcours souterrain du soleil durant les 12 heures rituelles de la nuit égyptienne, nous trouvons à la septième heure le moment le plus critique où Apophis le serpent du chaos, veut engloutir la barque solaire, et donc le futur soleil qui doit naître demain, dans quelques heures. A ce moment là, les paroles magiques de Rê, affaibli par la nuit ne suffisent plus. Isis, la grande magicienne, doit prendre place à la proue de la barque pour proférer des incantations magiques. Grace à son aide, les autres dieux qui escortent le soleil vont pouvoir terrasser Apophis. Ainsi, le nouveau le soleil pourra être enfanté à l’aube, Isis mère d’Horus devenant la mère du soleil, la mère de Dieu.
Que trouvons nous dans l’apocalypse 12-1 :
Un grand signe parut dans le ciel : une femme enveloppée du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête.
(Isis se tient devant le soleil pour le protéger de ses incantations.)
(Ils se tiennent sur la barque lunaire (dans toutes les représentations, le croissant de lune est toujours orienté vers le bas comme une barque, et non à gauche ou à droite comme un premier ou dernier quartier.)
(12 étoiles sur la tête, comme les 12 heures de la nuit rituelle)
Elle était enceinte, et elle criait, étant en travail et dans les douleurs de l’enfantement.
(Isis Aset est la mère d’Horus, les 12 heures de la nuit sont les heures du travail dans les douleurs de l’enfantement).
Un autre signe parut encore dans le ciel ; et voici, c’était un grand dragon rouge, ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes sept diadèmes.
Sa queue entraînait le tiers des étoiles du ciel, et les jetait sur la terre. Le dragon se tint devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer son enfant, lorsqu’elle aurait enfanté.
(A la septième heure de la nuit, Apophis le serpent du chaos tente d’engloutir la barque lunaire sur laquelle se tient Isis Aset femme qui doit enfanter l’enfant-soleil). En plaçant la naissance du Christ le 25 décembre, 3 jours après le solstice d’hiver, c’est clairement un dieu solaire qui a été célébré. Noël, Néo-Hélios, nouveau soleil.
Mise en scène sur le le fauteuil.
Noun :
Au commencement était le Noun, l’océan primordial. Il était là avant le premier des dieux. C’est un espace sombre, immobile, ou tout est potentiel.
De cette immensité indifférenciée, surgit le premier tertre, Benben, sur lequel le soleil brilla pour la première fois.
Benben dérivé de la racine wbn « s’élever en brillant », est souvent citée comme le prototype possible des pyramidions coiffant les obélisques ou les pyramides.
Noun se trouve évoqué sur mon fauteuil, comme il se doit, à la base, au commencement de toutes choses. La barre transversale du devant représente les eaux d’abord dormantes de l’océan primordial, puis alors que le premier tertre s’élève des eaux, créant le premier mouvement représenté par les vaguelettes, (hiéroglyphe de l’eau), Benben apparaît, doré et luisant sous les premier rayons du soleil, préfigurant les pyramidions dorés des futures pyramides et obélisques.
Khépri :
Au dessus de la représentation du Noun, le Bâ de Khépri, le dieu scarabée prend son envol.
Khépri dont la richesse symbolique est immense, est là pour représenter le soleil au moment de son levé, quand il franchit l’horizon. Il est donc placé au niveau de l’assise.
Si vous voulez approcher la richesse de ce symbole, je vous conseille la passionnante étude de Yves Cambefort « Le scarabée dans l’Égypte ancienne. Origine et signification du symbole, éditée au PUF.
» https://www.persee.fr/doc/rhr_0035-1423_1987_num_204_1_2203
Isis Hathor :
Le dossier est quant à lui dédié à la déesse Isis Aset, mère d’Horus. Elle porte la perruque en forme d’oiseau, (évocation de sa transformation en oiseau lorsqu’elle conçut Horus d’Osiris, mais aussi quant elle devait se transformer à nouveau en oiseaux des marais pour veiller sur son jeune fils caché dans les marais pour échapper à son oncle le dieu Seth). Elle porte la couronne d’Hathor, un soleil entre les corne d’une vache. Symbole luni-solaire s’il en est, évocateur de la puissance de la féminité.
Assis sur ce siège, Isis Aset vous enveloppe de ses ailes en signe de protection.
Maat :
De chaque coté d’Isis, une immense plume aux nervures dorées évoque la Maat, L’équilibre universel.
Ce fauteuil m’a offert une grande surprise et grande joie, à savoir que encore brut de sortie de découpe, il tenait déjà spontanément debout tout seul ! 1m20 de haut ne reposant que sur une bande de 36mm de large.
Oudjat, Nekhbet et Ouadjet :
La partie supérieure des flancs qui constitue les accoudoirs, est une reprise d’un pectoral de Toutankhamon. On y retrouve Nekhbet, la déesse vautour des hautes terres du sud, où le Nil prend sa source, et la déesse cobra Ouadjet du delta du Nil.
Au centre se trouve l’Oudjat, l’œil d’Horus.
Le choix de cette composition, est là pour évoquer la totalité, du Sud au Nord, la globalité, mais aussi la profondeur de vue, dans ce monde et dans les autres.
Apophis :
La partie inférieur des flancs du fauteuil représente Apophis, le serpent du chaos. Représenté très exactement comme dans les temples, on le voit essayer de boire l’eau du Nil, afin que la barque lunaire, la barque de nuit du soleil qui avance vers l’aube sur le Nil, se trouve arrêtée par l’asséchement du fleuve.
Représenté comme buvant l’eau qui est aussi son corps, il forme ainsi l’une des premières représentations d’un Ouroboros. Notez aussi la forme typique de ses ondulations, qui n’est pas sans rappeler celle d’un lemniscate.
Heh :
Enfin, au dos et tout en bas, c’est le dieu Heh, le dieu du temps et de l’infini, qui sert de socle. Il tient dans ses mains le symbole du million, qui exprimait l’éternité pour les égyptiens. Placé sous le siège, comme il était souvent placé sous les cartouches des pharaons, pour souhaiter 2 millions d’années à leur « nom », autant dire l’éternité. Qu’il en soit ainsi pour ceux qui s’assiéront sur ce fauteuil !
Les 8 soleils rouges sont là en mémoire de l’Ogdoade d’Hermopolis, (8 dieux primordiaux), et le neuvième soleil doré, en mémoire de l’Ennéade, (9 dieux primordiaux).
Comme toujours pour mes créations, ce fauteuil est totalement réalisé en chêne, huilé à l’huile d’olivier, et ciré à la cire d’abeille.
Il mesure 125 cm de haut, 67 cm de large, et 73 cm de profondeur.
Me consulter pour le tarif.
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Fauteuil égyptien Isis à couronne d’Hathor
Hauteur 125 cm de haut environ
Assise 60 cm* 40 cm env de largeur intérieure
Accoudoirs hauteur env 75cm.
Réalisé en chêne huilé, ciré, et polychromie.
2 990€
J’ai repris le thème du dossier pour en faire une sculpture à part entière, dont vous pourrez retrouver les détails sur le lien suivant :