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Restauration du statuaire de l’église du "Graal" de Tréhorenteuc

Publié le lundi 19 février 2018

Les 2 statues les plus anciennes de l’« église du Graal » à Tréhorenteuc vont enfin pouvoir bénéficier d’une restauration.

Depuis plusieurs mois, l’Association de Sauvegarde des Œuvres de l’Abbé Gillard et la Mairie de Tréhorenteuc, préparaient le départ de ces 2 œuvres en bois polychromes, abîmées par le temps : la Statue de la Vierge à l’Enfant (18e siècle) et la Statue de Saint Jean-Baptiste (fin du 15e siècle).

Vendredi 16 février 2018, l’Atelier Régional de Restauration (situé au château de Kerguehennec) est venu chercher les précieuses œuvres. Pendant 3 mois, elles vont bénéficier d’une analyse et d’un traitement minutieux de restauration par des mains expertes.

Statue de la Vierge à l’Enfant, dite Notre-Dame du Rosaire
Bois polychrome, 18e siècle :
Œuvre non monoxyle, (nombreuses pièces adjointes) et évidée à son revers.
Le bois utilisé pour cette œuvre semble être du chêne ou du châtaignier. A établir lors de la restauration.
Cette statue, outre une main détachée, ne présente pas de problématique structurelle importante. Le travail réside pour l’essentiel dans un nettoyage et une consolidation de la polychromie actuelle, avec une réintégration des lacunes. Il s’agit donc d’un travail assez classique avec un traitement en conservation de cet ensemble.
La main détachée mais conservée sera refixée, avec retouche pour intégration visuelle.

Statue de Saint Jean-Baptiste
Bois polychrome, fin du 15e siècle.
Saint Jean-Baptiste est représenté en pied, tenant l’agneau mystique, posé sur un live, dans sa main gauche. Il le désignait originellement de l’index droit. Le nom du Saint figure inscrit en lettres noires sur la base de l’œuvre. Un blason héraldique figurant les armes du donateur figure aux pieds de l’œuvre. Selon l’Abbé Gillard, « La statue de Saint Jean-Baptiste a été donnée par Anne-Marie de Thanouarn. Elle y a « mis ses armes et elles sont encore visibles sur le socle de la statue. » « Elle était la belle-fille de Marguerite-François d’Andigné de Kermagaro, dont le mari, Jean d’Andigné, était marquis de la Châsse en Iffendic, propriétaire par moitié de la forêt de Paimpont et, par occasion, hôte en Tréhorenteuc du château de la Roche. »
Œuvre non monoxyle, (nombreuses pièces adjointes) et évidée à son revers.
Le bois utilisé pour cette œuvre semble être du chêne ou du châtaignier. A établir lors de la restauration.
L’observation de visu a conduit à suspecter la présence de deux ou trois couches picturales, signes de plusieurs restaurations successives au cours des siècles. Avec notamment des restes de dorure dans la chevelure, un vert moyen mais aussi du minium sur le côté dextre du manteau, et des traces de rouge sous la couche jaunâtre de la robe. (Cette couleur jaunâtre est là pour évoquer la tunique en poils de chameau que portait le Saint).
Cette statue présente une polychromie complexe qui ne permet pas une restauration d’emblée. Cette œuvre ayant était repeinte à plusieurs reprise au cours des siècles, une étude préalable à restauration va avoir lieu afin d’établir la stratigraphie complète de la polychromie et d’en apprécier l’état de conservation aux différentes époques. En fonction de l’état de conservation de ces couches, on pourra dans un deuxième temps envisager de dégager la polychromie retenue. Un traitement de conservation simple avec refixage et nettoyage de la polychromie pourra alors avoir lieu.
Dès à présent, l’index droit manquant va être restitué, redonnant toute sa dimension symbolique à l’œuvre.
Saint Jean-Baptiste est en effet celui qui désigne le Christ.
Il est à noter que le cerf blanc de la grande mosaïque de cette église, regarde sur la gauche, dans la même posture que l’agneau mystique désigné par Saint Jean-Baptiste sur cette sculpture. Cette œuvre à peut-être servi pour partie de source d’inspiration à l’Abbé Gillard, pour le dessin de sa mosaïque.

Ces deux statues devraient être absentes de l’église environ trois mois.
A leur retour, il est envisagé d’échanger leurs positions, afin de conserver la logique de l’Abbé Gillard pour l’ordonnancement de son église, à savoir la thématique féminine à gauche, et la thématique masculine à droite.